Le surpoids c’est dans la tête : les problèmes psychologiques liés au poids

Selon de nombreuses études, la prise de poids et la santé mentale seraient intimement liées. Ces deux maladies sont de plus créateurs d’une grande détresse émotionnelle non seulement chez la personne souffrant d’obésité, mais aussi sur sa famille.

Si l’on regarde les chiffres pour 2013 en France, 18 % de la population souffrirait d’une maladie mentale. Et 15 % aurait un problème de poids. Alors pourquoi notre santé et équilibre mentaux sont-ils si importants en matière de poids ? Et qu’est-ce que cela implique sur les stratégies pour en perdre ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.

Le concept de “kilos émotionnels”

On doit le concept de kilos émotionnels au chercheur français Stéphane Clerget, qui a écrit un ouvrage très complet à ce sujet. Selon l’auteur, ces kilos sont pris, ou perdus, pour des raisons émotionnelles. Elles peuvent être récentes, ou remonter à notre enfance.

Ainsi, nos émotions joueraient sur notre poids, notamment parce qu’elles peuvent nous inciter à manger plus. Ou nous donner envie de consommer certains types d’aliments, notamment gras ou sucrés. Autres facteurs aggravants, une mauvaise santé mentale peut également jouer sur notre motivation à faire une activité physique, mais aussi régulier nos hormones (qui peuvent favoriser le stockage de graisses : des éléments indispensables pour stabiliser son poids.

Pour donner un exemple très concret, une émotion comme le stress peut entrainer une prise de poids importante. En effet, cette dernière va pousser notre corps à produire plus de cortisone, ce qui peut provoquer une prise de poids, en particulier au niveau du ventre, et encore plus chez les femmes.

Notre éducation peut également nous pousser à manger plus pour faire face à une émotion en particulier. Nous pouvons ainsi apaiser une frustration en mangeant quelque chose de sucré parce que notre mère nous préparait un gâteau pour nous consoler.

L’obésité serait clairement liée aux troubles psychologiques et émotionnels

De récentes études ont également mis en lumière le fait que l’obésité serait parfaitement évitable en trouvant l’origine psychologique qui entrainerait un apport calorique plus important.

Le surpoids est ainsi de plus en plus souvent associé à des problèmes mentaux, qui peuvent se manifester de plusieurs manières. De manière générale, ils vont cependant prendre la forme de troubles de la pensée, de dissonances dans nos perceptions, nos émotions ou notre comportement.

Les troubles mentaux ont également tendance à se coupler à d’autres maladies “somatisées” par l’organisme. Toujours selon les récentes études menées à ce sujet, il y aurait une plus forte probabilité de souffrir de problèmes mentaux lorsque l’on est obèse que parmi le reste de la population.

Et inversement, le fait de souffrir de problèmes de poids augmente considérablement la probabilité que nous souffrions de troubles mentaux. Selon une étude, le risque serait quatre fois plus important chez les patients atteint d’une obésité grave (ou morbide), notamment du fait de la stigmatisation sociale.

Le mental suffirait-il à perdre ses kilos en trop ?

On peut donc en conclure que si mental et prise de poids vont de pair, il suffirait de retrouver un meilleur équilibre psychologique pour avoir la ligne. Cependant, dans la pratique, cela n’est presque jamais le cas. En effet, il est impossible de parvenir à faire durer le contrôle psychologique nécessaire pour retrouver un poids plus sain. La volonté ne peut donc être le seul levier actionné, car il ne peut être mobilisé de manière permanente.

De plus, chez de nombreuses personnes, manger ne remplit pas pour unique fonction celle de nourrir notre organisme. Comme on l’a vu plus haut, manger peut permettre de répondre à certaines émotions, mais aussi s’inscrire dans notre vie sociale et permettre de créer ou de maintenir du lien avec les autres.

C’est pour cela qu’il n’est pas possible d’exiger d’un patient souffrant d’obésité qu’il travaille uniquement sur le contrôle de lui et sur sa volonté à manger moins et mieux. Depuis quelques années, beaucoup de patients se tournent vers la prise régulière de compléments minceurs qui ont pour double fonction d’agir sur l’organisme :

Ainsi, il est plus facile de résister à une envie de grignoter, ou de manger gras et sucrés.

Les autres acteurs de la prise de poids

De plus, et afin de déculpabiliser les personnes en surpoids, il faut savoir que le facteur psychologique n’est pas le seul à entrer en jeu pour expliquer l’obésité.

Outre les maladies mentales, il faut également tenir compte :

  • Du genre : il faut en effet savoir que les femmes ont un risque plus élevé de prendre du poids du fait de leur système hormonal. Plus grave encore, ce sont également elles qui sont le plus affectées par l’obésité. De nombreuses études ont montré qu’elles risquaient plus de développer une dépression suite à un problème de poids.
  • Du statut socio-économique : si nous sommes ce que nous mangeons, le contenu de notre cadi est très souvent déterminé par nos moyens économiques et notre statut social (à travers notre éducation nutritionnelle). Les personnes ayant un faible revenu sont à la fois plus exposés aux troubles mentaux (du fait de leur précarité), et à l’obésité (les aliments gras et sucrés étant généralement les moins chers).
  • De l’éducation : encore une fois, bien manger relève d’une certaine éducation. Ce qui explique que plus notre niveau d’étude (et de diplôme) est élevé, moins nous risquons de souffrir d’obésité.
  • De l’âge : avec l’âge, nous sommes aussi plus exposés aux problèmes de surpoids et de santé mentale. Notre bien-être mental ayant un impact direct sur notre ligne, le fait de vieillir va modifier la perception que nous avons de notre corps et nous fragiliser psychologiquement.

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